Pool économique du gouvernement: des interrogations et des incertitudes persistantes (Billet Émergence)

La nomination mi-mars du nouveau gouvernement avait suscité l’espoir autour d’une économie guinéenne chancelante, fragilisée par une mauvaise gestion économique et monétaire, aggravée par l’incendie du grand dépôt d’hydrocarbures de Kaloum. 

Cependant, les attentes semblent pour l’instant déçues. Si les ministres du Budget et du Plan semblent déterminés à redresser la barre, la situation est plus compliquée pour celui des Finances, dont les relations avec son collègue du Budget et le Gouverneur de la Banque centrale seraient tendues.

Budget : une mobilisation des recettes insuffisante

Au niveau du Budget, le ministre Facinet Sylla maintient une « dynamique couci-couça », sans initier de nouvelles réformes pour augmenter les recettes fiscales. Pour rappel, la pression fiscale en Guinée reste la plus basse de la sous-région (13%), alors que la moyenne est de 16%.

Plan et coopération : des difficultés à obtenir des financements extérieurs

 Malgré le dynamisme apparent du ministre Ismaël Nabé, il semble difficile d’obtenir des financements extérieurs auprès des partenaires traditionnels. Le ministre se tournerait vers les pays arabes, qu’il connait mieux, mais le niveau de décaissement de la Guinée qui reste toujours faible (supérieur à 20%, alors que la Guinée-Bissau, qui la talonne de près, est à plus de 27%), est un véritable handicape.

Finances : une situation économique qui se dégrade

Le ministre des Finances, malgré son expérience et son parcours enviable n’a pas encore réussi à ramener la sérénité souhaitée. L’alerte du FMI sur la fragilité des banques, assez sollicitées pour financer les projets de développement des militaires au pouvoir, confirme la dégradation de la situation économique. La preuve si besoin en était, le pouvoir d’achat se dégrade, le déficit se creuse et l’inflation repart à la hausse.

Et des questions sans réponse…

Face à cette situation alarmante, la question que bien d’experts se posent, c’est de savoir ce que fait « l’expérimenté » nouveau ministre des Finances pour stopper le naufrage ? Pour l’heure, il n’y a rien de concret.

Cette inaction du patron de la Bourse face à un régime obsédé à mettre en œuvre des grands projets de développement, ajoutée à un   contexte politique absolument disruptif,  risque d’aggraver la situation déjà assez inquiétante.

Mognouma pour Emergencegn.net

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