Le directeur du bureau Afrique Subsaharienne de Reporter sans frontières (RSF) et la chargée de plaidoyer dudit bureau en Afrique subsaharienne ont exprimé ce vendredi leur préoccupation concernant le musellement de la presse privée de Guinée.
Devant les micros et caméras des journalistes réunis à la maison de presse de Guinée, Sadibou Marong, n’a pas caché sa tristesse devant cette situation de détresse que traverse la presse privée guinéenne.
« Le seul pays au monde où des médias performants, des médias qui font un service public utile aux populations sont brouillés. Je suis triste parce que je suis dans un pays où des médias qui font un service public utile aux populations, c’est le service public de l’information ne sont plus accessibles grâce à une volonté peut-être pas encore assumé publiquement, mais dont on connaît plus ou moins la direction. Cela est anachronique dans le monde actuel. La possibilité de priver à des médias d’exister, de fonctionner est anachronique, il faudrait que dans nos pays y compris ici la Guinée que les dirigeants puissent accepter des voix dissonantes, de la contradiction, des voix plurielles c’est ça le pluralisme des médias. Dans le développement du pays, il y a la promotion de la liberté de la presse. Le fait d’avoir des investisseurs courageux qui ont dégagés beaucoup de moyens pour que l’information puisse continuer est extrêmement important et nous appelons à ce que tout cela soit reconnu, promu et assuré par les autorités de ce pays », a dit le directeur du bureau Afrique Subsaharienne de Reporter sans frontières (RSF).
Le directeur général du groupe Djoma médias, a indiqué que les autorités actuelles font tout pour que les médias mettent les clefs sous le paillasson. Cela, en leur privant de ressources indispensables à leur fonctionnement.
« Ce qui est fait aujourd’hui n’est pas dans une volonté directe de fermeture des médias mais dans une volonté de musellement, d’auto destruction. C’est-à-dire que les autorités ne prennent pas sur eux le choix de venir fermer nos médias mais nous donnent le loisir de le faire en nous privant de nos ressources », accuse Kalil Oularé.
Pour une résolution de la crise, Sadibou Marong, dit avoir fait des propositions concrètes au Premier ministre Bah Oury.
« Ce qui nous semble le plus important, c’est d’aller très vite et de manière très urgente vers des solutions et cela nous l’avons dit directement à Monsieur le Premier ministre et nous avons vu sa volonté d’aller vers des solutions très pérennes et très rapide et nous l’encourageons effectivement à aller vers ces solutions pour que toutes ces difficultés que nous avons vu émerger dans ce pays-là puissent être aplanies, puissent trouver très rapidement des solutions au grand bonheur des populations, de la liberté d’information, même des autorités politiques parce que s’il y a des problèmes techniques il faut des solutions politiques. S’il nous était même possible d’aller voir Monsieur le président du CNRD, nous l’aurons fait mais comme je suis devant vos caméras et vos micros, j’en profite également pour lui lancer un appel parce qu’il est important que la Guinée retrouve la vitalité démocratique de la liberté de la presse. Le journalisme en Guinée doit continuer à exister, la liberté de la presse doit continuer à exister. Aucune personne ne doit regarder le journalisme mourir et ne doit regarder la liberté de la presse péricliter dans ce pays-là. Il faut que tout cela change, il faut dire stop, il est important que tous les médias brouillés, retirés (des bouquet canal+ et star Times, ndlr) puissent reprendre leurs activités afin d’assurer l’accès des citoyens à une information plurielle », a poursuivi le directeur du bureau de Reporter sans frontières (RSF) en Afrique subsaharienne.
D’après le secrétaire général du SPPG, avec cette situation plus 500 journalistes sont aujourd’hui dans le chômage.