Procès du 28 septembre 2009 : Fatou Sikhé Camara témoigne sur le traitement des blessés à Donka

Le procès des événements du 28 septembre se poursuit au tribunal de Dixinn, ce mardi 23 janvier. Après le passage du médecin légiste, c’est au tour de la directrice de l’hôpital national Donka à l’époque, de témoigner sur la situation des victimes. Hadja Fatou Sikhé Camara déclare que l’hôpital Donka a reçu 815 victimes avec les différents cas notamment, violences sexuelles, traumatisme, blessures par balles, etc.

« Dans la journée du 28 septembre, nous avons reçu plus de 500 blessés. Nous étions débordés. Les ressources de l’hôpital ne pouvaient plus suffire. J’ai appelé ma hiérarchie et le ministre de la Santé pour nous venir en aide. Toutes les victimes qui sont venues ont reçu les soins. Quand on a capitalisé les jours suivants, on s’est retrouvé à 815 blessés pour le cas spécifique de l’hôpital Donka, et tous les malades ont été enregistrés. Il y a eu plusieurs catégories et toutes les prises en charge ont été gratuites. Tous les examens, les interventions et aussi les hospitalisations pendant la même période, le président de la transition avait mis un montant à la disposition du ministère de la Santé, et également les victimes recevaient des dons venant des personnes de bonne volonté, des partenaires, en tout cas les victimes étaient bien gérées. Le premier jour, aux urgences, on a enregistré 4 cas de violences sexuelles, et grâce aux nombreuses ONG, d’autres victimes sont venues se présenter à nous pour dire qu’elles ont été victimes, mais se cachaient et ainsi, on s’est également occupé d’elles. Nous avons fait le tour de la morgue pour voir la situation, des assistants du médecin légiste étaient présents. Il y a eu 77 hospitalisés, 32 cas de violences sexuelles, 34 corps déposés à la morgue et le nombre déambulatoire élevait à 700 et 6 cas de décès enregistrés au niveau de l’hôpital. Le nombre de blessés variait d’un jour à l’autre. Nous sommes restés près de 3 mois ou plus, parce qu’il y avait des personnes qui étaient handicapées à vie. Dans les 815, légion par arme à feu 89, légion par arme blanche 14, concision 389, violences sexuelles 4 le jour du 28 septembre, brûlure 3, et autres 319 ce qui nous amène 815 »