Procès du 28 septembre : que révèlent les prélèvements du médecin légiste ?
La comparution des témoins continue au tribunal de Dixinn. Au compte des événements du 28 septembre 2009, ce lundi 22 janvier, c’est au tour du médecin légiste qui a réceptionné les corps pour faire une autopsie dans les morgues de Ignace den et Donka, de témoigner
Professeur Hassan Bah affirme que la plupart des victimes ont été tuées par des armes de guerre. « Le 28 septembre aux environs de 18 heures, j’ai reçu un appel d’un médecin militaire en fonction au service de santé des armées qui m’a dit ceci: docteur, la hiérarchie militaire me charge de vous dire de venir à la morgue de l’hôpital Ignace den pour recevoir les corps des personnes décédées ce matin au stade du 28 septembre. Je suis venu à Ignace den dans les environs de 19 heures, et dans l’arrière-cour de la morgue j’ai trouvé des collègues médecins militaires qui étaient en tenue. Ils me disent : Docteur il y a eu des morts ce matin donc c’est pour cette raison vous êtes là pour vous occuper de la réception des corps. Quelque temps après un premier camion est arrivé qui contenait 21 corps. Ce camion militaire était accompagné par les hommes en tenue, et quelques minutes plus tard il y avait un deuxième camion qui est arrivé avec 7 corps à l’intérieur et vu que la morgue d’Ignace den a une capacité de 10 corps, et au moment où ces corps sont arrivés il y avait déjà d’autres corps à la morgue donc il fallait donc faire un réaménagement. Peu de temps après ; il y a eu un autre camion avec 15 corps ce qui fait un total de 43 corps déposés par les militaires. Il fallait donc partager entre Ignace den et Donka. Avec les décès qui ont suivi d’autres personnes décédées qui étaient hospitalisées dans les deux hôpitaux. Durant 5 jours les deux morgues d’Ignace den et de Donka ont reçu 58 corps, c’est-à-dire 43 corps déposés par les militaires et le reste des personnes qui étaient hospitalisées dans les deux hôpitaux et d’autres personnes mortes naturellement.
Sur les 43 corps il y a eu 15 corps tués par armes à feu, 9 étaient tirés de dos, ça veut dire que ces personnes marchaient ou couraient quand ils ont été visés.
Et après prélèvements on a compris également que c’était les armes du bout pointu qui ont été utilisés c’est-à-dire les armes de guerre, les armes tranchantes, et il y avait également les corps qui sont morts par électrocution Il y avait des personnes qui ont été tuées par manque d’oxygène. Durant tout le séjour des corps, des militaires étaient devant les morgues je sais également que ces militaires qui étaient arrêtés au niveau des deux morgues empêchaient que les gens ne rentrent n’importe comment » A-t-il déclarer.
Fatoumata Camara