Traverser la frontière Guinée-Mali nécessite toujours le payement de l’argent pour l’étranger. Ce, même si tous tes documents de voyage (passeport ou carte d’identité, carnet jaune et covid 19) sont en règle. Ce qui présage le pire pour les passagers dont les dossiers ne sont pas complets. Mais comme souvent les frontières sont les lieux de trafic, même sans pièce d’identité, il est possible d’échapper facilement au contrôle des forces de sécurité en traversant le poste frontalier de Kourémalé.
Géographiquement, Kourémalé est une bourgade, situé à la frontière entre la Guinée et le Mali. À côté des unités de police, de la gendarmerie et des douanes des deux pays, vivent paisiblement depuis plusieurs années des villageois autochtones. Des deux côtés de la frontière, ils parlent la même langue. Ils font le commerce entre eux et célèbrent des mariages et baptêmes.
Des activités économiques sont devenues florissantes et comme partout en Guinée et au Mali, le phénomène de transport par la moto prend de l’ampleur. On les appelle ‘’Taxi moto’’ en Guinée et ‘’telimani’’ au Mali.
À Kourémalé, ce sont eux les transporteurs de plusieurs personnes sans documents de voyage. Dès qu’un véhicule de transport en commun s’approche de la frontière, ils viennent demander les sans-papiers. Avec des prix qui varient entre 25 000 francs guinéens à 50 000 francs, le passager descend du véhicule et emprunte la moto. Le conducteur de moto est un autochtone. Il a deux choix. Passer les barrières sans être interpellé ou contourner les barrières, emprunter les ruelles de Kourémalé et déposer le passager de l’autre côté de la frontière. Ce dernier reprend son siège dans le véhicule et le voyage continuent.
« Avec eux, c’est moins coûteux, contrairement aux agents de la gendarmerie qui te font payer deux fois plus d’argent et te retardent inutilement » commentent une passagère visiblement contente de cette solution irrégulière.