Mamadou Al-Shafii Barry, un jeune guinéen âgé de 25 ans, a parcouru près de 5 000 km à vélo dans le but de se faire accepter à l’Université Al-Azhar du Caire, la capitale égyptienne.
Parti le 17 mai de Conakry pour réaliser ses rêves, Barry a relaté son parcours du combattant.
Marié et père d’une fille, il a expliqué avoir pédalé pendant quatre mois à travers le Mali, le Burkina Faso, le Togo, le Bénin, le Niger et le Tchad.
« Je dormais dans la forêt et dans les montagnes. Je dormais appuyé sur mon vélo car j’avais peur qu’on me le vole. Parfois, je mangeais qu’une seule fois par jour. Je ne trouvais pas d’eau pour me laver », a-t-il dit en indiquant avoir rencontré de nombreuses difficultés tout au long de son périple.
– Détenu pendant 9 jours au Togo
Arrivé au Togo, le jeune homme a été arrêté par les forces de sécurité et interrogé sans raison valable.
« Ils m’ont posé beaucoup de questions. J’ai répondu à toutes, mais ils ne voulaient pas me relâcher », a-t-il expliqué.
Barry a indiqué qu’il a été libéré au bout de 9 jours et qu’il a repris la route sans tarder en direction du Bénin.
Une fois au Benin, Mamadou explique avoir eu du mal à se nourrir, mangeant du pain qu’il trouvait dans la rue et des fruits dans les arbres.
– Il a dû changer de chemin en raison des conflits au Soudan
Ayant parcouru des milliers de kilomètres à vélo en 2 mois pour arriver au Tchad depuis la Guinée, Mamadou a souligné qu’il a dû changer son chemin en raison des conflits entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR).
L’aventurier a expliqué qu’il envisageait malgré tout de se rendre au Soudan après deux semaines au Tchad et que les affrontements au Soudan ne lui faisait pas peur.
« Je suis arrivé au Tchad dans des conditions très difficiles. Je me suis dit que Dieu m’avait aidé jusqu’ici et qu’il m’aidera jusqu’en Égypte », a-t-il ajouté.
Lorsqu’il est arrivé au Tchad, un journaliste l’a interviewé et a publié son histoire en ligne. Cela a incité un philanthrope à lui financer un billet d’avion vers l’Égypte, alors que Barry allait traverser le Soudan à vélo.
– « Si je n’avais pas de vélo, j’aurai parcouru tout ce chemin à pied »
Mamadou Al-Shafii Barry, qui a laissé sa famille dans l’espoir de réaliser ses rêves, est enfin arrivé au Caire au bout de 4 mois.
« Je suis arrivé en Égypte sain et sauf. Je suis heureux que l’Université Al-Azhar m’a accepté. Je suis venu jusqu’ici en vélo. Mais, si je n’avais pas de vélo, j’aurai parcouru tout ce chemin à pied », a-t-il affirmé.
Anadolu