L’armée nigérienne a renforcé son dispositif sécuritaire à Gaya, ville frontalière du Bénin, située à plus 300 km de Niamey.
C’est « la deuxième fois qu’on a ce type de déploiement pour des événements comme ça, qu’on se retrouve dans la même position avec le même pays », indique un habitant de Gaya, cité par Africanews. Il évoque le différend frontalier entre le Niger et le Bénin sur l’île de Lété dans les années 1963-64, période pendant laquelle » il y a eu un tel déploiement des forces de l’ordre (…) à Gaya ».
Les autorités militaires au pouvoir au Niger ont annoncé, la semaine dernière, la rupture de la coopération militaire entre Niamey et Porto-Novo, accusant le Bénin de soutenir une intervention militaire que la France envisage de mener contre le Niger en collaboration avec certains pays ouest-africains.
L’annonce a été faite dans un communiqué lu le mardi 12 septembre à la télévision publique par le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), l’organe militaire au pouvoir depuis le coup d’État du 26 juillet dernier.
Les autorités militaires nigériennes ont déploré que le Bénin « a décidé d’envisager une agression contre le Niger au lieu de le soutenir », précisant que « la République du Bénin a autorisé le stationnement des militaires mercenaires et matériels de guerre dans la perspective d’une agression voulue par la France en collaboration avec certains pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) contre le pays malgré l’accord de coopération militaire du 11 juillet 2022 liant nos deux États ».
Depuis le coup d’État militaire du 26 juillet dernier contre le président Mohamed Bazoum, une menace d’intervention militaire coordonnée par la CEDEAO et soutenue par la France plane sur le Niger.
Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a indiqué, vendredi dernier, qu’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger était « toujours sur la table ».