Amnesty international dénonce les exactions des compagnies minières en RDC 

En République démocratique du Congo, les multinationales accusées de se livrer à des expulsions forcées et des menaces pour étendre leurs activités minières. Dans un rapport, présenté hier, mardi 12 septembre, à Kinshasa, Amnesty International documente des violations contre des populations locales sur des sites d’extraction de cobalt et de cuivre dans le sud-est du pays. Selon l’ONG, la demande de ces minerais – indispensables à la fabrication de batteries pour véhicules électriques – pousse les groupes miniers à étendre leurs opérations et entraine de nombreuses violations.

Au lieu de profiter de la croissance du secteur minier, dénonce Jean-Mobert Senga, chercheur à Amnesty, certains habitants de la région de Kolwezi se voient forcés de quitter leur logement et leurs terres agricoles. « Un exemple : c’est une société appelée Chemaf, basée à la sortie de Kolwezi et qui exploite du cuivre et du cobalt. Cette société a obtenu la location d’une concession minière dont une partie était occupée par une communauté. La société a obtenu l’expulsion de cette communauté, sauf que l’expulsion a eu lieu de façon très violente, avec l’intervention de l’armée congolaise.

Entre 1 500 et 2 000 membres de la communauté se sont retrouvés du jour au lendemain sans toit, sans un endroit où aller. Ils n’étaient pas propriétaires, mais cela ne donne aucunement le droit, ni à l’entreprise, ni à l’État, de les expulser de manière forcée comme ils l’ont fait. Parfois, ils n’ont même pas été informés au préalable, ils ont vu du jour au lendemain des agents de l’État ou de la société minière débarquer, dessiner des croix sur leurs maisons, ou descendre avec des pelleteuses et commencer à casser leurs maisons. Chaque membre de la communauté a reçu entre 50 et 200 dollars, ce qui est largement insuffisant pour pouvoir trouver une maison, trouver un champ, etc. En fait, l’expulsion en elle-même n’est pas illégale, ce qui est interdit, c’est d’expulser les gens sans les informer au préalable de leurs droits, sans se consulter avec eux et évaluer avec eux les indemnisations, et sans payer des indemnisations qui soient adéquates. »

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