Brice Oligui Nguema: Qui est nouvel homme fort du Gabon?

Chef de la toute puissante Garde républicaine, Brice Oligui Nguema a été nommé mercredi « président de la transition » par les putschistes, dans un communiqué lu à l’antenne de la télévision Gabon 24. Il remplace Ali Bongo, tout juste réélu pour un troisième mandat lors d’élections contestées et rapidement chassé du pouvoir. La durée de la transition des militaires au pouvoir n’a pas été précisée.

Son nom était sur toutes les lèvres depuis le début de la tentative de coup d’État au Gabon. Brice Oligui Nguema, commandant en chef de la garde républicaine, est devenu, mercredi 30 août, le nouvel homme fort du pays après le putsch des officiers, déclarant mettre fin au régime.

Il a été nommé « président de la transition » par les militaires putschistes dans un communiqué lu à l’antenne de la télévision Gabon 24. « Le général Oligui Nguema Brice a été désigné à l’unanimité président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, président de la transition », a déclaré un officier en présence de dizaines de supérieurs et généraux, qui représentent tous les corps de l’armée gabonaise, selon le communiqué.

La durée de la transition des militaires au pouvoir n’a pas été précisée.

Réunis au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), les militaires putschistes avaient auparavant « décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », selon un colonel de l’armée régulière.

On ignorait à ce moment si Brice Oligui Nguema était réellement le meneur des putschistes. Lors de la lecture du communiqué, tous les corps d’armée étaient représentés – Garde républicaine, armée régulière, policiers… La télévision gabonaise diffusait cependant régulièrement les mêmes images : celle d’un homme, en treillis et béret vert, porté en triomphe par des soldats scandant « Oligui président », qui laissait penser à Brice Oligui Nguema, chef de la Garde républicaine, la garde prétorienne d’Ali Bongo.

Cependant, le premier communiqué avait été lu dans la cour même du palais présidentiel, une forteresse protégée justement par la Garde républicaine dont il a la charge.

C’est lui aussi qui a répondu aux questions du Monde dans les heures qui ont suivi l’annonce de la prise de pouvoir. Brice Oligui Nguema disait alors ne pas avoir été nommé à la tête du Gabon, mais que les généraux allaient se réunir dans l’après-midi pour désigner « celui qui va conduire la transition » à la tête du CTRI.

Ali Bongo est « mis à la retraite (et) jouit de tous ses droits », avait-il également affirmé. « Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d’élection lui-même n’était pas bon. Donc l’armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités », avait déclaré Brice Oligui Nguema au Monde, soulignant « la grogne » dans le pays et « la maladie du chef de l’État », affaibli depuis un AVC en 2018.

En froid avec Ali Bongo au début de son mandat

Avant la tentative de Coup d’État, le général Brice Oligui Nguema était déjà un homme puissant. Formé à l’académie royale militaire de Meknès du Maroc, ce fils d’officier a rapidement grimpé les échelons militaires, au point de devenir un des aides de camp d’Omar Bongo, jusqu’à sa mort en 2009.

« Quand je l’ai connu, c’était quelqu’un d’assez intelligent, à la conversation facile et qui n’avait pas peur des journalistes à l’époque », raconte Francis Kpatindé, journaliste et maître de conférences à Sciences-Po Paris et spécialiste du Gabon.

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