Si l’option d’une intervention armée reste possible, ses partisans paraissent de plus en plus isolés. Ils font face à trois difficultés. D’abord, une certaine fragilité politique, avec des divisions internes : le Cap-Vert, État membre, a fait part de son opposition à une intervention. Ailleurs, de vifs débats nationaux agitent les 15 de la Cédéao. Le Sénat du Nigeria a, par exemple, marqué son opposition.
L’Union africaine pourrait également condamner l’usage de la force, même si aucun communiqué officielle n’a été publié à ce stade. La Cédéao est certes autonome, mais cela n’en reste pas moins une prise de distance nette avec l’organisation ouest-africaine. Enfin, les États-Unis, par la voix du département de la Défense, ont également répété vouloir favoriser un règlement pacifique de la crise, « par la voie diplomatique ».
Une fragilité juridique également, car une telle opération se ferait sur des bases incertaines pour intervenir. La Cédéao doit, en théorie, obtenir un mandat des Nations unies (ONU). Enfin, une fragilité opérationnelle : un déploiement serait extrêmement complexe à mener au vue des résistances des différents acteurs. Et c’est justement ce sur quoi les discussions devraient porter à Accra : l’élaboration d’une stratégie militaire et d’un plan d’action. Si l’option militaire reste sur la table, la voie du dialogue et de la diplomatie avec le régime au pouvoir à Niamey est privilégiée, avec un risque majeur pour la Cédéao en cas d’échec : observer, impuissante et pour la quatrième fois de rang, un régime militaire prendre ses quartiers au palais présidentiel.