« L’INTERNET N’EST PAS UN DROIT…»
Cette déclaration du porte-parole du gouvernement est très contestable et peut être qualifiée de MENSONGÈRE, IRRESPONSABLE et AUTORITAIRE.
– Elle est MENSONGÈRE car elle nie la réalité des coupures d’internet qui ont eu lieu en Guinée à plusieurs reprises, notamment lors des élections présidentielles de 2020 et du référendum constitutionnel de 2021 et récemment en juin et juillet 2023. Ces coupures ont été dénoncées par des organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International et Access Now, qui ont documenté les impacts négatifs sur la liberté d’expression, le droit à l’information, la participation démocratique et la sécurité des citoyens.
– Elle est IRRESPONSABLE car elle ignore les besoins et les droits des utilisateurs d’internet, qui sont de plus en plus nombreux et diversifiés. Selon les données de l’UIT, le taux de pénétration d’internet en Guinée est passé de 2,2 % en 2010 à 28,8 % en 2019. Selon l’ARPT, le taux de pénétration de l’Internet en Guinée était de 52,9 % au premier trimestre 2022. Internet est devenu un outil essentiel pour l’éducation, la santé, la banque et les finances, le commerce, la culture, l’innovation, l’émancipation et l’inclusion. En niant l’importance d’internet, le porte-parole du gouvernement fait preuve d’un mépris pour les aspirations et les besoins des Guinéens, notamment des jeunes, des femmes, des personnes handicapées et des minorités.
– Elle est AUTORITAIRE car elle reflète une volonté de contrôler et de réprimer l’espace public numérique, qui est un lieu de débat, de contestation, de mobilisation et de résistance. En affirmant que l’internet n’est pas un droit, le porte-parole du gouvernement suggère que l’accès à internet est un privilège accordé ou retiré par le pouvoir, et non pas une garantie constitutionnelle ou internationale. Il se place ainsi en opposition avec les principes de l’ONU, qui reconnaissent que l’accès à internet est un droit humain fondamental et que les coupures d’internet sont une violation du droit international des droits humains. Elle (ONU) a reconnu en 2016 que les coupures d’internet sont une violation du droit international des droits humains, et en 2021, le secrétaire général de l’ONU a appelé à un accès universel à internet d’ici 2030 en tant que droit humain fondamental.
Ce Monsieur doit savoir raison garder et assumer pour le compte du gouvernement guinéen, face aux citoyens guinéens la version officielle des raisons de cette coupure. C’est une exigence de la gouvernance.
Joachim Baba MILLIMOUNO,
Politologue, Communicant
Coordinateur de la Cellule de Communication de l’UFDG
Joachim Baba MILLIMOUNO,
Politologue, Communicant
Coordinateur de la Cellule de Communication de l’UFDG